LES 12 AVATARS LES 12 AVATARS

Ils m’ont emmené de force en 1897. J’ai quitté mon village pour une longue traversée. Le 27 juin, le bateau a accosté au port d’Anvers. Nous étions 266 autres congolais. Nous avons été exhibés comme des animaux de foire Dans la Section coloniale de l’exposition universelle à Tervuren. Je n’ai pas survécu.

Je suis diplômé en agronomie et le premier Congolais à avoir fait des études supérieures en Belgique et en France. J’ai coorganisé la session du 2ème Congrès panafricain qui s’est tenu à Bruxelles en 1921 au Palais Mondial dans le Parc du Cinquantenaire. J’ai consacré ma vie à la lutte pacifique contre les injustices auxquelles les Congolais étaient confrontés sous le régime colonial. Il semblerait que mes écrits et discours ont contribué à jeter les bases du nationalisme congolais qui a mené à l’indépendance et j’en suis fier.

Je suis essayiste, romancière et poète afro-américaine. En tant que rédactrice littéraire pour le journal afro-américain The Crisis, j’ai voyagé à Bruxelles pour assister au 2ème Congrès panafricain. Très engagée dans la Renaissance de Harlem – un mouvement de renouveau de la culture afro-américaine, j’ai largement soutenu et diffusé la littérature afro-américaine des années 1920 et 1930.

Je suis le premier étudiant noir à obtenir un doctorat à Harvard. Historien et sociologue, je participe à la Conférence panafricaine de Londres en 1900. Militant des droits de l’homme et engagé pour la défense des droits civiques, j’ai créé en 1909 l’organisation NAACP National Association for the Advancement of Colored People. C’est dans ce cadre que j’ai co- organisé en 1921 le 2ème Congrès Panafricain à Bruxelles dont les débats ont été largement relayés par The Crisis, notre organe de presse.

Je suis le premier Africain élu député en France en 1914 puis membre d’un gouvernement français en 1931. Partisan de l’égalité et de l’assimilation, j’ai été un défenseur de la colonisation française. J’ai voulu, en recrutant les tirailleurs sénégalais dans la Guerre de 1914, leur permettre l’accès à la citoyenneté française.

Je fus poète, écrivain et homme politique sénégalais. Je suis devenu le 1er président de la République du Sénégal de 1960 à 1981. Je suis le premier africain à siéger à l’Académie française. Ma poésie essentiellement symboliste, fondée sur le chant de la parole incantatoire est construite sur l’espoir de créer une civilisation de l’Universel, fédérant les traditions par-delà leurs différences. L’amour de ma mère m’a inspiré ce combat contre les inégalités. J’ai aussi défendu le concept de négritude. L’égalité ce n’est pas niveler les différences, c’est d’accorder à chacun la possibilité de les valoriser.

J’ai régné sur le peuple zoulou en Afrique du Sud en transformant notre petite tribu en un puissant empire. Mon règne a été marqué par des innovations militaires et une expansion rapide, ce qui a participé à ma légende. J’ai été assassiné par mes demi-frères en 1828.

Avant de devenir l’empereur du Mali, j’étais le chef d’un clan mandingue, les Keita. Traditionnellement, nous étions des commerçants établis dans la haute vallée du Niger en charge de la fonction de vice-roi des souverains du Ghana. En 1235, j’ai vaincu le roi soussou Soumangourou Kanté à la bataille de Kirina. J’ai fondé le grand Empire du Mali. Nombreux sont les griots qui racontent mes légendes : Saviez-vous par exemple que je suis né avec un handicap qui m’empêchait de marcher ? Et pourtant à l’âge de 7 ans, je me tenais debout et j’avançais vers ma destinée.

Président du Conseil national révolutionnaire du Burkina Faso. Ma vision anticapitaliste, féministe et écologiste au cœur de l’Afrique des années 1980 n’a pas plu à tout le monde. Seulement, j’étais bien décidé à défendre mes idéaux et je n’ai pas reculé face aux dirigeants qui tentaient de m’en dissuader. Ma plus grande fierté est d’avoir participé à éradiquer la faim dans le pays. J’ai été assassiné alors que je commençais à insuffler un changement positif capable d’apporter de nouvelles perspectives à la jeunesse africaine.

Je suis connue sous le nom de la Reine de Kabrousse, mais mon passé était bien différent. Enfant orpheline, j’ai dû travailler comme domestique et docker pour survivre. Tout a changé le jour où la grande prêtresse du culte de la pluie, Kassarah, m’a accordé des pouvoirs. Avec mes nouveaux pouvoirs, je suis devenue une source d’inspiration pour mon peuple et une figure de résistance contre l’oppression coloniale française. En 1943, le gouvernement français m’a jugée dangereuse et m’a exilée à Tombouctou, où je me suis éteinte à l’âge de 24 ans.

J’ai régné en tant que Damel du Royaume du Kayor. Pendant plus de deux décennies, j’ai mené une lutte acharnée contre les forces françaises et leur contingent de spahis sénégalais. La bataille de N’gol n’gol reste l’une de mes plus grandes victoires contre les colons. J’ai résisté de toutes mes forces à leurs tentatives d’établir une liaison ferroviaire entre Dakar et Saint-Louis, ainsi qu’à leur introduction de la culture de l’arachide dans la région. Mon dernier souffle a été donné sur le champ de bataille de Dékhelé.

Je suis la reine des royaumes de Ndongo et du Matamba. Mon père m’a appris l’art et les tactiques de la guerre mais aussi à parler, lire et écrire le portuguais. A sa mort, c’est mon grand frère qui est monté sur le trône. Seulement, il n’a pas mon charisme et mon intelligence. En 1620, j’ai négocié en son nom un accord de paix avec les portugais. Cet événement a créé ma légende : je suis devenue le symbole de la résistance contre les colons. J’ai lutté jusqu’à ma mort contre leur invasion et l’expansion de la traite des esclaves en Afrique centrale.